Bataclan, 3 ans, on s’en fout? Hommage à Armelle

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3 ans que le plus grand massacre musulman en francarabia a eu lieu, et qui en parle? On s’en fout, bordel! Le prix de l’essence, voila ce qui compte! Et puis de toute facon, la plupart des parents des victimes ont déjà déclaré que non, non, « vous n’aurez pas ma haine », que le « vivre-ensemble » c’est beau, c’est généreux, c’est la vie.

Joseph Anticevic, 47 ans, était au Bataclan le 13 Novembre, où il a perdu sa femme.

Il fait souvent le même cauchemar. La nuit, le jour, n’importe quand. Parfois, les images surgissent au milieu d’une discussion, sans prévenir. «Je me revois en train de marcher sur les cadavres pour m’enfuir. Le plus dur, ce n’est pas la vision, mais la sensation. Marcher sur des corps, le sang jusqu’au mollet, cette sensation est horrible.» Son visage grimace, puis se referme. Il dit : «Mon problème, c’est d’avoir survécu.»Joseph Anticevic, 47 ans, est un survivant du Bataclan. Une ou deux balles ont transpercé sa chemise, au niveau de la taille, passant à quelques millimètres de sa chair. Sa femme, Armelle, a été tuée. Elle est tombée devant ses yeux alors qu’ils essayaient de se sauver, juste avant l’assaut policier. «J’ai cru qu’elle avait trébuché.» Dans la précipitation, ils sont séparés. Il la cherchera quatre-vingt-seize heures. Une attente interminable que nous avions racontée. Que le Bataclan rouvre aujourd’hui ses portes le rend complètement dingue. «Je tourne en rond depuis une semaine. Cette idée que des gens puissent faire la fête à l’endroit où elle a été assassinée, je ne peux pas le supporter. J’ai la rage.» Il voulait se pointer à l’ouverture avec une pancarte «Bon concert, amusez-vous bien». Ses amis l’ont dissuadé : «A quoi bon. Laisse faire, les gens sont passés à autre chose. Calme-toi, Jo.»

Jo, comme tout le monde l’appelle (exception faite de sa mère) est un colosse de 111 kilos. Des mains comme des palmes, souvent serrées. La voix qui porte, une grande gueule, la tchatche facile. Sans filtre. Aujourd’hui, il a besoin d’être écouté. «Je veux raconter, que les gens sachent, j’en ai besoin. Personne ne doit oublier ce qu’il s’est passé.» Il serre les dents et les poings. Son corps entier lui fait mal. Le dos, les jambes, comme si chacun de ses muscles était contracté en permanence par la colère. «Cette haine que j’essaie de contenir de toutes mes forces à chaque instant, je ne peux pas la cracher, je ferais peur à tant de monde. Mon discours dérange.» Il se dit lui-même «inécoutable», les mots «fraternité» et «vivre ensemble» lui donnent la nausée. «Comment supporter ces pseudos excuses socio-économiques qu’on trouve à ces fachos qui ne veulent pas de notre façon de vivre ? Ils m’ont tout volé. Celle que j’aimais, celui que j’étais. Bientôt, on va me dire qu’on n’aurait pas dû aller à ce concert.» Il parle de cette société dans laquelle il ne se reconnaît plus, de ces discussions qu’il n’arrive plus à tenir parce que les gens «de toute façon ne peuvent pas comprendre». Il mime avec un certain talent (on a ri) ces personnes bien intentionnées qui posent leurs mains sur les siennes et disent avec compassion : «Sois fort, Jo, tiens bon. Pour les enfants.» «Comme si j’avais le choix, comme si je pouvais m’écrouler.» Ou bien ces «salut, ça va ?» que l’on dit par automatisme, forcément maladroits. Parfois, il arrive à répondre avec humour : «Oui, écoute, là, ça va super bien. Comment te dire, au top.» D’autres fois, il collerait bien des pains.

En juin, l’année scolaire terminée, Jo et ses deux enfants de 12 et 14 ans ont quitté Paris pour le Sud. Les gamins voulaient fuir, retrouver l’anonymat. «Peut-être, un jour, on reviendra. On était content de partir, on en avait besoin. Surtout eux, c’est vachement dur. Depuis qu’ils sont ici, ils respirent, ils ont moins peur.» Ils ont poussé comme des tiges en quelques mois. «Le soleil, le changement d’air», sourit Jo. Il loue une belle maison, avec de grandes baies vitrées et une statue dans le jardin. «Le beau me calme. C’est la seule chose qui me fait un peu de bien. Je me démerde pour que les enfants ne manquent de rien. Ils ont perdu l’essentiel.» Il montre un oranger, près du portail. Un cadeau de copains, en souvenir d’Armelle. Il a plein de petites pousses, alors qu’il battait de l’aile à Paris. «J’ai fait tellement d’efforts pour avoir une belle vie de famille. A quoi ça a servi ? A rien. On vivait un truc magnifique avec Armelle. Pour en arriver là. Je survis pour mettre les enfants sur les rails, c’est tout.»

Tout a perdu son sens. Son boulot – il organise des croisières pour amoureux sur la Seine. «C’était une idée d’Armelle, River limousine. Un projet de couple. Seul, quel intérêt ?» Il n’a pas envie de s’étendre sur les galères administratives qui ont jalonné son année. Il y a pourtant à dire. Les façons de faire du Fonds de garantie des victimes de terrorisme, suspicieux sur tout, «comme si ton but dans la vie, c’était de les entuber». Un pote avocat se bat pour lui obtenir davantage que la somme proposée, mais lui ne se fait aucune illusion. «Toutes ces promesses d’une réparation juste, blabla, c’était du vent.» Il pourrait aussi raconter le manque de tact, notamment à l’école. Quand il a dû se battre comme un lion, jusqu’à faire appel au ministère, pour que la petite soit dans le même établissement que son frère, parce que le rectorat ne voulait pas accorder de dérogation. Ou cette prof qui n’a rien trouvé de mieux que de lui répondre «on a tous des problèmes» à propos des notes en chute libre de son fils au printemps. Les enfants sont pupilles de la nation, «mais dans les faits, toujours pas. Apparemment, ils sont débordés. Ça fait juste un an !» Il préfère sourire en repensant à cet appartement HLM qu’on lui a proposé… en face de l’une des terrasses attaquées le 13 Novembre.

Il part farfouiller dans son bureau, en revient avec une feuille griffonnée. Quelques phrases, des choses à ne pas oublier de dire. Sa vie «cramée»,cette «cicatrice qui ne se refermera pas», «l’importance des amis, de ceux qui restent». Il parle de ces choses difficiles que les familles endeuillées connaissent, quand viennent les dates anniversaires, les fêtes de famille. Le manque charnel de l’être aimé. Les odeurs. Les photos disséminées dans la maison, sans savoir s’il vaut mieux en rajouter ou en enlever. Ces kilomètres avalés dans la nuit pour se recueillir sur la tombe d’Armelle, à Paris, parce que les enfants ont besoin de lui parler. «Ces trucs que tu découvres quand tu te retrouves seul avec tes gosses.Quand ta fille te dit qu’elle a envie de faire du shopping.»Cette angoisse que partagent tous les parents célibataires : «Ne pas pouvoir tomber malade, parce qu’ils n’ont que toi.»

Et puis, il y a l’indicible, ce qui relève du traumatisme de l’attentat. «Les psys, je crois qu’ils ne savent pas vraiment gérer, ils ne sont pas préparés à ça.» Cela dit, il adore son nouveau psychiatre, «un homme extraordinaire. Le seul à m’avoir dit la vérité : je ne m’en sortirai jamais». Il a tenté la fameuse méthode EMDR, fondée sur le mouvement des yeux. «Ça m’a permis d’évacuer quelques images, mais il y en a tellement.» Il pense souvent à ces soldats qui ont vécu la guerre, aimerait les aider. En parlant, les images reviennent. «J’ai tout vu. Les corps tomber les uns après les autres. J’étais allongé comme ça» : il s’étale au milieu de son salon, sur le dos. «J’arrêtais pas de me dire, « putain mais ça va s’arrêter ». Mais non, ça continuait.» Il s’empare de notre calepin pour dessiner le plan de la salle. «On aurait dû s’enfuir tout de suite par là, suivre ce videur qui avait pigé. J’ai pas eu cet instinct. J’aurais dû l’avoir.» Il serre les poings. «Maintenant, je sais faire. Je ne me ferai plus avoir. Je suis prêt, mes enfants aussi.» Il dit ne pas vivre dans la peur, mais repère les issues de secours dès qu’il arrive quelque part. Il ne prend plus de TGV, «des souricières». Conseille un «bouclier. Avoir toujours un bouclier».Un bureau renversé, un humain, à défaut. La nuit reste le moment le plus difficile. Dormir le terrifie, «parce que dans ces moments-là, malgré moi, je relâche. Je ne suis plus sur mes gardes».

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29 Commentaires

  1. Hollande a-t-il fait un gros sacrifice humain à la bête? Papoter trois heures pendant que les victimes se faisaient massacrer, mutiler et placer en dessinant l’oeil d’horus, c’est à peine imaginable. C’est pourtant ce qu’il s’est passé. Une aberration que toute la population cautionne avec des bougies et des petites fleurs.
    Je vois là l’exécution d’un énorme rituel sacrificiel, quelque soit le démon auquel les victimes ont été offertes. On n’a jamais entendu pareille horreur, des témoignages disant que les groupes d’intervention étaient passifs, à attendre des ordres qui ne venaient pas. Cette histoire est une aberration. Hollande et ses ministres devraient être pendus par les pieds. Surtout pas jugés dans ce pays où les pire ressortent blanc comme neige.

  2. Le Bataclan Nice et le 11 Septembre 2001, posent de grandes questions sur le comportement humain, manifestement les gens ont préféré croire les politiques et les journalistes plutôt que de se poser les vraies questions pourtant évidentes :

    Le Bataclan :
    Comment les terroristes ont pu entrer avec des armes aussi encombrantes que des Kalachnikovs sans se faire remarquer ?
    Pourquoi les militaires et policiers qui se trouvaient à proximité ne sont pas intervenus immédiatement, alors que c’est bien là leur fonction première ?
    Des témoins ont confirmé le fait que les militaires et les policiers entendaient comme eux les tirs et les cris mais ne bougeaient pas ?
    Un gradé militaire à la retraite a dit que s’ils ne sont pas intervenus c’est qu’ils ont reçu l’ordre de ne pas intervenir avant le début du massacre, ce n’est pas possible autrement
    Ceci est confirmé par le fait que Hollande et les ministres concernés se sont réunis pénards et ont papoté 3 h avant de donner l’ordre d’intervenir
    Ceci est également démontré par le fait que les terroristes ont eu le temps de charcuter leurs victimes après la tuerie
    Je m’attendais à ce que les parisiens manifestent et exigent des explications….Rien

    Nice :
    Un quota de policiers est imposé depuis toujours dès qu’il y a un rassemblement populaire, ceci pour faire face à d’éventuelles disputes voir bagarres entre les gens
    Nous savons que ce quota n’a pas été respecté du fait que beaucoup de policiers ont été envoyés pour soi-disant sécuriser la fête à Hollande et ce moins d’un an après le Bataclan !?
    Là aussi je me suis dit, cette fois c’est trop les gens vont se mettre en colère et demander des explications….Rien
    J’habite à 100 km de Nice, je n’y suis pas retourné depuis car voir les fleurs et les petits mots me donnerait envie de vomir
    Nous sommes comme les Romains à l’époque de César et des gladiateurs, les cris des gladiateurs blessés et le sang qui giclait laissaient les gens indifférents, où est la différence avec ce qui se passe aujourd’hui ?
    On sait qu’il suffit de quelques attentats pour que le peuple approuve et demande même la perte de libertés et l’augmentation de la répression, c’est ce qui se passe en France et ce qui s’est passé aux USA avec le Patriot Act

  3. Je ne comprends pas bien : cet article, OK ! Mais sur le côté de l’écran, à droite, l’on voit un article : « Breivik: Visionnaire, Patriote ou terroriste? « , alors qu’il a 77 morts sur la conscience, s’il en a une… Mais lui, c’est un « bon » terroriste ?
    Faites un test : allez voir sur Google images les ignatures justement de Breivick, Trump, Himmler, Hoess, Jim Jones, et comparez-les. Surprenant.

    • Et si vous voyez la mienne de signature, alors là…
      Breivik a tué des responsables de l’islamisation du continent. Des coupables, pas des victimes. Il n’est pas un terroriste, disons pour être à la mode qu’il est « un lanceur d’alertes » 🙂 🙂

    • Lisez son livre car sur l’article la question est surtout en rapport avec le livre et non avec ses actes.
      Sinon HS mais le tome 2 est il disponible en français ?

  4. Mal au coeur pour cet homme, vraiment mal ….
    Que dire ?….
    Peut même pas se venger , c’est lui qui irait en taule .
    Mal , mal , mal , mal , mal ……

  5. Franchement, pleurnicher sur des bobos satanistes, on vous les laisse… « Kiss the Devil » qu’ils chantaient, ils l’ont eu profond le devil…

    • Les bâtards chantants ont été les seuls à s’enquérir de l’état des blessés dans les jours suivants. Paradoxe sordide.

  6. La Haine je l’ai contre HOLLANDE qui a pas paru étonné quand quelqu’un est venu lui Annoncer le drame du Bataclan..

    • Et la tete de buche quand il etait assis dans une maternelle et qu il a «  »apprit « . Les gilets jaunes et le travail associé du CNT consistent a virer cette mafia criminelle ,ecoutez fiorile il ne parle pas «  »du prix du GO ,,ca c est leur pipo a la secte ,il parle de frapper le monstre a la tete .Ces organisateurs de « terrorisme « https://www.youtube.com/watch?v=hYxv531_cng&lc=z23lwz4bjpudiftlzacdp43a3y4xkdw1wqa5sfmklm

      • Quand je regarde cette abominable photo, je me demande pourquoi les muz ont placé les corps et dessinés les marques au sol de façon à obtenir l’oeil d’horus.
        Qu’est-ce que les muz ont à voir avec ça ?
        Le fait que les ordres ont été donnés pour que les groupes d’intervention n’interviennent pas et que le massacre dure des heures me fait me poser une question capitale : et si les muz n’avaient été que les exécutants du gouvernement ? Comme des tueurs à gages ?
        Il y a trop d’aberrations et de choses inexplicables derrière ce crime effroyable.
        Quelque chose de pas normal du tout en marge du « simple » terrorisme.